Depuis le temps qu’on le dit : le tiers-payant n’est pas la panacée à tous les problèmes d’accès aux soins. Le problème qu’il pose au contraire est celui de la récupération des franchises à l’encontre des assurés.
Et à ce jeu-là, les assurés les plus fragiles sont les plus mal lotis : exemple de ce que peut donner l’utilisation systématique du tiers payant social ALD pour une patiente qui était en CMU, mais ne l’est plus depuis qu’elle n’a plus d’enfants à charge :
1ère constatation : ce n’est plus le médecin le gros méchant qui refuse le tiers payant, c’est l’AMO qui envoie les factures aux patients.
2ème constatation : c’est autant le foutoir que dans les relevés d’honoraires pour les médecins : on y mélange joyeusement les franchises pour actes et les autres, alors qu’elles ont chacune leur plafond à 50 € par an, on mélange aussi joyeusement 2016 et 2017, et toutes les franchises ne figurent pas sur ce relevé, donc le total ne correspond pas à ce qui est réclamé.
3ème constatation : la CPAM semble faire une confusion regrettable entre le plafond annuel des franchises (50 €, pas de possibilité de réclamer au-delà) et ce qu’elle peut réclamer en une fois aux assurés.
Au final : nos tutelles qui font du tiers payant leur cheval de bataille et semblent vouloir l’imposer aux MSP pourraient commencer par balayer devant leur porte : les franchises sont autant une restriction à l’accès aux soins que l’avance des frais … et sont nettement plus brutales en cas d’utilisation systématique du tiers payant.