Stationnement

Les municipalités qui rackettent les PS en visite à domicile

Monsieur Sécheresse, adjoint au maire en charge des déplacements urbains, s’occupe de vous.

Les Professionnels de la Santé (PS) intervenant sur la commune de Lyon sont sensibles tant au niveau des problèmes de circulation que de ceux de la pollution mais je constate que la mairie de Lyon refuse d’entendre leurs arguments contrairement à d’autres municipalités comme St Etienne par exemple pour rester sur la Région Auvergne Rhône-Alpes (2h30 de stationnement gratuit), idem pour Nice, 1h pour la ville de CANNE…

Élu tant au niveau du Conseil de l’Ordre du Rhône que de l’URPS médecins Auvergne Rhône-Alpes, je me dois de faire remonter les problématiques de terrain, le vécu des professionnels qui subissent ces décisions : celles en matière de stationnement impactent directement leur activité de tous les jours et cela a des conséquences. Je pourrais vous donner maints exemples et je vais en prendre quelques uns pour illustrer mon propos :

  • Le stationnement est devenu payant autour de l’hôpital Edouard Herriot de Lyon, cela a repoussé tous les véhicules notamment ceux des soignants qui viennent y travailler au delà de cette zone payante et il est alors devenu impossible de stationner dans un périmètre de 1km autour de l’hôpital ce qui est problématique pour les PS qui doivent venir au domicile des patients de ces quartiers.
  • De même le 8è arrondissement sur le bord gauche du cours Albert Thomas est payant ce qui reporte les véhicules sur le 3è arrondissement, sur le bord droit du même cours et les habitants de ces zones ou les PS qui doivent venir y soigner des patients ne peuvent plus y stationner.

A titre personnel je n’exerce pas sur la presqu’île mais sur les 3è, 6è, 7è, 8è et la ville de Villeurbanne où les conditions de stationnement sont encore différentes de celles de Lyon ! Vous parlez de fluidifier le trafic, de favoriser la rotation des véhicules en stationnement, mais un professionnel de santé reste bien moins d’une heure chez un patient, et cet argument ne le concerne pas.

Vous imposez une tarification payante aux PS qui acquittent déjà la CFE avec sa part municipale pour pouvoir travailler, sans vous rendre compte que vous allez vider la ville de ses PS alors que les contraintes de l’accès handicapé ont déjà initié ce mouvement, et qu’en tout cas ils vont être de moins en moins nombreux à accepter de se rendre au domicile des patients sachant qu’ils ne peuvent répercuter le montant de votre taxe au stationnement et que les honoraires trop bas de la visite à domicile sont déjà dissuasifs.
Votre dispositif présente en outre des points de blocage :

  • Les tarifs sont indexés sur le nombre de visites à domicile effectués par les PS, et je suppose qu’il faut donc vous communiquer notre relevé SNIR pour en attester ce qui me paraît un abus de droit ; la seule solution tolérable serait de passer par l’intermédiaire des Ordres qui communiqueraient la liste des PS effectuant plus de 119 visites à domicile par an !
  • Vous identifiez le véhicule professionnel par sa carte grise et son immatriculation, mais à chaque changement le PS doit recommencer la déclaration ? Et pendant les révisons ou réparations quand le PS utilise un autre véhicule qu’il soit de prêt ou de location ?

Sachez que je ne manquerai pas d’exposer ces arguments à tous les responsables politiques de notre région, aux associations de patients (France Associations) et aux lyonnaises et lyonnais dont la mobilité est réduite et à qui vous allez particulièrement compliquer le maintien à domicile. Une fois de plus vous allez défavoriser les plus malades et les plus faibles !

Vous devez réaliser que toute décision a un impact et qu’un patient qui quitte son domicile pour aller en EHPAD c’est un surcoût pour les collectivités locales alors que de toutes parts le mieux vivre chez soi et le maintien à domicile est plébiscité par tous.

Dr Marcel GARRIGOU-GRANDCHAMP, Lyon 3è, CELLULE JURIDIQUE FMF