Trois fois par an, dans chaque département de la région, se réunit une CPL (Commission Paritaire Locale). De la même manière, une CPR (Commission Paritaire Régionale) se tient également trois fois par an.
Ces commissions rassemblent des représentants des CPAM et des médecins, via les syndicats représentatifs, selon les résultats des dernières élections URPS. Par exemple, la FMF dispose actuellement d’un représentant généraliste et devra reconquérir une représentativité pour les spécialistes lors des prochaines élections.
Un lieu essentiel de dialogue
L’objectif de ces commissions est double :
• Pour les CPAM, elles permettent de présenter et d’expliquer les mesures qu’elles souhaitent mettre en place dans le cadre de la convention.
• Pour les médecins, elles offrent un espace pour faire remonter les difficultés rencontrées sur le terrain.
Elles constituent donc un lieu clé de dialogue entre l’Assurance Maladie et les médecins.
Bien sûr, il est toujours possible de communiquer directement avec la CPAM via leur site ou par téléphone. Mais une parole individuelle a souvent un poids limité. En CPL, les délégués syndicaux sont les porte-parole de dizaines voire de centaines de médecins, ce qui donne une tout autre portée aux revendications.
Un manque de visibilité regrettable
Étonnamment, ces commissions restent peu connues. J’ai moi-même exercé en tant que généraliste pendant plus de 20 ans avant d’en entendre réellement parler !
Il semblerait que l’information soit aujourd’hui mieux relayée auprès des jeunes médecins lors de leur installation. Cependant, face aux nombreuses démarches qu’ils doivent gérer, ces commissions passent souvent au second plan. La CPAM, de son côté, ne fait pas vraiment d’efforts pour les mettre en avant. Lorsqu’elle informe les médecins des nouvelles dispositions, elle ne mentionne généralement pas le rôle des représentants syndicaux qui ont pourtant contribué à ces évolutions…
Pourquoi en parler aujourd’hui ?
Parce qu’il est essentiel que nous, médecins, nous emparions de ces instances !
Les documents fournis par les CPAM (notamment les diaporamas) sont souvent riches en informations précises et sourcées, bien loin des approximations que l’on peut glaner ici et là. C’est pourquoi nous nous efforçons de les partager sur le groupe WhatsApp des adhérents, et bientôt, je l’espère, via des outils encore plus adaptés pour les retrouver facilement.
J’ai également demandé à la CPAM que ces documents soient déposés sur un portail accessible à tous les médecins, qu’ils soient syndiqués ou non.
Prendre du recul et analyser ensemble
Cependant, il ne faut pas être naïf : ces diaporamas restent des outils de communication. Les chiffres et données présentés peuvent manquer de recul, être orientés ou soumis à une certaine interprétation.
Il est donc crucial de les analyser avec un esprit critique. Et pour cela, rien de tel qu’un travail collectif ! Si certains éléments vous interpellent, n’hésitez pas à nous faire part de vos remarques ou de vos interrogations.
De même, si vous rencontrez des difficultés dans votre exercice quotidien, faites-les remonter. Vos délégués syndicaux sont là pour porter votre voix et défendre collectivement nos intérêts.
Un dispositif perfectible, mais utile
Certes, ces commissions souffrent de certaines lourdeurs :
• Délai pour qu’une question soit inscrite à l’ordre du jour,
• Fonctionnement assez protocolaire,
• Réponses parfois limitées, la CPAM renvoyant certaines questions à la Caisse Nationale…
Mais elles ont le mérite d’exister, et elles permettent d’obtenir des avancées concrètes.
Les discussions en off et les échanges informels autour des diaporamas sont aussi riches d’enseignements. Nous essayons d’ailleurs de vous relayer ces informations dans nos comptes-rendus personnalisés. Elles permettent de mieux comprendre les orientations à venir et les positions des acteurs en présence.
Un enjeu concret pour notre exercice quotidien
Tout cela pour dire que ces commissions traitent de sujets très concrets, qui ont un impact direct sur notre pratique.
Récemment, dans notre région, nous avons abordé des sujets (gestion des indemnités journalières des patients le week-end, formulaires glutides, ordonnances sécurisées, visites des délégués de l’assurance maladie, etc )
L’objectif pour nous est simple : toujours plus leur faire comprendre qu’ils participent à la maltraitance administrative actuelle que nous subissons, et ainsi améliorer nos conditions de travail.
Alors lisez les comptes-rendus, contactez-nous, faites entendre votre voix ! Plus nous serons nombreux à nous impliquer, plus nous pourrons faire bouger les lignes.
Olivier MICHEL
Représentant FMF à la CPL 44