Pour la première fois, le Haut Conseil de la santé publique (HCSP) publie un rapport comparatif sur l’état de santé en France et en Europe ainsi que sur l’organisation et le fonctionnement des systèmes de santé nationaux au sein de l’UE 27. Ce rapport est basé sur des données internationales et permet ainsi de juger de la situation du pays afin de définir les priorités en matière de santé publique et d’organisation du système de santé.
Le rapport est réalisé à partir des indicateurs de santé ECHI (European Community Health Indicators) définis par la Commission européenne destinés à établir une cohérence dans les données statistiques à l’échelle communautaire. Ceux-ci sont renseignés à travers les bases de données internationales (Eurostat, Organisation mondiale de la santé, OCDE) et celles d’agences spécialisées dans le cas de thématiques spécifiques (Observatoire européen des drogues et toxicomanies, Centre international de recherche sur le cancer…).
Le système comprend 88 indicateurs, répartis en 5 catégories :
• Démographie et facteurs socio-économiques ( 9 indicateurs),
• État de santé (32 indicateurs),
• Déterminants de la santé (14 indicateurs),
• Ressources et utilisation du système de santé (29 indicateurs),
• Politiques de santé (4 indicateurs).
« L’intérêt et la nécessité des comparaisons internationales est indéniable. Ce rapport qui représente un travail conséquent doit être perçu comme une sorte de boussole indispensable pour ceux qui, en France, ont des responsabilités en matière de santé publique. » a déclaré Roger Salamon, président du HCSP.
Ce rapport doit être lu avec vigilance pour éviter les conclusions hâtives. Si l’ensemble des indicateurs ECHI est clairement défini au niveau de la Communauté européenne, les systèmes d’information qui permettent de les renseigner dans chacun des États ne sont qu’en partie harmonisés. De même, une situation qui pourrait paraître défavorable au vu d’une mauvaise position peut traduire en réalité l’excellente qualité d’un dépistage. Enfin, un délai d’environ deux à trois ans est encore nécessaire pour tirer, d’un point de vue statistique, les premières conclusions sur la récession économique amorcée en Europe à partir de 2007.
« Ce rapport favorise la prise de conscience que nous ne sommes ni seuls au monde, ni les plus privilégiés. En matière de santé, la France est aujourd’hui un pays « moyen », parfois meilleur que certains mais pas toujours » a ajouté Roger Salamon.