Pourtant notre CPTS « Nord-Touraine» est constituée, elle a contractualisé avec l’ARS il y a quelques mois, après deux ans de travail, pour mettre en place un projet de santé.
Nous pensions naïvement, nous basant sur le texte de loi du précédent gouvernement que la création de notre CPTS nous permettrait d’avoir les moyens d’améliorer l’accès aux soins et nos conditions de travail. Nous espérions pouvoir trouver le budget pour mettre en place les conditions d’une communication interprofessionnelle moderne, adaptée et efficiente. Nous voulions mettre en évidence, valoriser et rémunérer le travail de collaboration et de coordination réalisé par les professionnels de santé libéraux de proximité. Enfin nous avions la volonté d’utiliser notre connaissance du terrain et de la population pour améliorer les actions de prévention liées aux addictions, à la violence de genre, aux maladies chroniques et à la dépendance, tels qu’ils avaient été identifiés par les professionnels de santé du territoire et confirmés par les études de l’ARS régionale .
Bref nous rêvions d’obtenir les moyens que nos rémunérations conventionnelles, ignorant tout du travail de coordination et de prévention pourtant indispensable à la prise en charge des patients, nous refusaient.
Demain avec cet avenant les médecins de notre CPTS ont le sentiment qu’ils se retrouveront avec des contraintes administratives et technocratiques supplémentaires inutiles voir contre-productives. Ils constatent qu’on leur demande des investissements sans l’assurance d’un financement pérenne au delà de quelques années, alors que la mise en place et le bon fonctionnement de la coordination ou de la prévention exige un investissement à long terme, en moyen humain et en matériel, une flexibilité et une adaptabilité incompatibles avec le texte conventionnel proposé, trop technocratique.
Le texte de cet avenant ACI CPTS est donc rejeté par nos adhérents qui refuseraient de renouveler leur adhésion à la CPTS si elle signait cet accord.
Les rédacteurs de ce texte n’ont sans doute jamais mis les pieds sur le territoire Gatines et Choisille ou le pays de Racan, je ne sais même pas s’ils en connaissent l’existence.
Faire davantage confiance aux acteurs de terrain qui tentent avec des moyens souvent dérisoires d’améliorer les conditions de santé de leurs concitoyens avec leurs spécificités locales devrait être un préalable dans toute relation paritaire et c’est ce que nous demandons.
La confiance en les institutions continue de baisser. Nous avons passé 2 ans, bénévolement, à mettre en place et faire reconnaître à l’ARS un projet, des fiches actions, un budget et on nous ajoute aujourd’hui des objectifs socles et des tableaux d’évaluation technocratiques sans même connaître les besoins locaux réels. Ces objectifs socles conditionnent le financement des objectifs réellement utiles et réalisables qui passeront au second plan s’il reste encore un peu d’énergie aux professionnels.
C’est NON ….pour la CPTS Nord-Touraine qui refusera de signer cet accord conventionnel interprofessionnel en l’état .
C’est donc NON pour moi
Jean-Michel Mathieu