La gestion de la santé par les gouvernements successifs droite/gauche est déplorable.
Face à un constat dramatique :
- le dénigrement méticuleux des médecins libéraux dans les médias et dans la population générale
- l’ absence de revalorisation de notre exercice depuis des années
- l’ encadrement administratif trop lourd qui éloigne chaque jour les derniers volontaires.
- les mesurettes inefficaces depuis des mois, avec une accélération de la désertification médicale
- et surtout la privatisation rampante de notre santé !!
Où est la stratégie ?
Notre système de santé est issu d’une problématique d ’après guerre :
- la population est jeune
- c’est le plein emploi
- la médecine s’occupe essentiellement de pathologie aiguë
- les technologies médicales sont simples
- le risque médical est accepté du patient
Il se trouve embourbé devant la situation actuelle :
- la population est vieillissante
- les nombre de chômeurs jeunes et moins jeunes est préoccupant
- on assiste à l’émergence exponentielle de pathologies chroniques /aiguës et de leur traitement plus précoce, plus coûteux
- les technologies médicales sont plus complexes, avec des prises en charges pluridisciplinaires.
- la judiciarisation du risque médical.
Face à ces changements quels sont les choix politiques proposés ?
- une loi jacobine de pseudo régionalisation sans moyen en région.
- une loi sur les réseaux de soins qui offre notre système de santé aux mutuelles et assureurs.
- l’illusion d’un panier de soins polyvalent, gratuit pour tout.
- le blocage tarifaire par l’UNCAM qui ne suit pas l’évolution des coûts des pratiques, voire la diminution des tarifs favorisant la concentration économique au détriment de la proximité, des laboratoires, des cabinets de radiologie, des cliniques.
- l’opacité croissante de la tarification avec de multiples » coefficients correcteurs discriminateurs », qui ne font que masquer le désengagement des soins, de l’assurance médicale obligatoire.
- la mise à l’index des médecins S2, petits dépasseurs, tout en protégeant les gros dépasseurs PUPH.
- l’encadrement des pratiques, qui bafoue notre indépendance d’exercice et qui ne tient pas compte de l’interdisciplinarité et de la complémentarité inter professionnelle.
- une politique non responsable du médicament qui met une pression » tarifaire » sur les médecins
- la suspicion de toute innovation venant du terrain …
Que demande régulièrement la FMF : un véritable plan Marshall, pour la médecine libérale !
Un plan qui redonne envie, espoir aux acteurs libéraux et qui rende attractif l’exercice libéral avec :
- un volet » mission de la Médecine Libérale »
- qui précise la place des médecins généralistes, spécialistes dans le système de soins ,
- qui définit une politique d’aménagement du territoire et de soins gradués du cabinet de proximité ( paramédicaux, généralistes et spécialistes, pôles de santé , établissements d’hospitalisation privée et publique ,les CHU) en jouant plus sur la complémentarité que sur la concurrence des acteurs à tous les niveaux .
- un volet » mesures sociales pour la Médecine Libérale »
- qui prévoit une réforme de la couverture sociale Maternité, Maladie, Retraite, qui rattrape les conditions d’exercice du salariat,
- qui propose une politique économique qui arrête de pénaliser, les actifs, les investissements, la formation,
- qui reconnaisse les maladies professionnelles des soignants : le burn out et son risque suicidaire bien plus élevé et moins médiatisé que dans certaines entreprises.
- un volet » mesures organisationnelles et économiques »
- qui favorise l’emploi de proximité, en permettant des délégation de tâches administratives, médicales par du personnel dédié,
- qui reconnaisse » l’entreprise médicale « comme identité socio-économique spécifique, avec le respect des équilibres économiques, par une rémunération de l activité médicale adaptée aux coûts des pratiques,
- qui couvre les besoins d’investissement humain et matériel pour une médecine de qualité et par une rémunération attractive permettant d’ assurer ces misions,
qui clarifie » qui prend en charge et quoi » d’un panier des soins hiérarchisé séparant les soins de confort, fonctionnels et vitaux, - qui rétablisse l’unification des secteurs d’exercice, du droit à dépassement, l’assurance maladie devant se recentrer sur les risques graves et les complémentaires sur les risques fonctionnels,
- qui précise clairement les modalités de rémunération, à l’acte ,au forfait, à la capitation, et de leurs champs d’application, ce qui permet l’émulation des professionnels mais aussi une efficience des soins avec une réelle rémunération de la coordination, de la concertation, de la prévention
Si la FMF est réformiste cela doit être fait AVEC les médecins libéraux de tout secteur d’exercice et pas contre eux !
C’est pourquoi la FMF c’est aussi dans un combat de protection des médecins libéraux attaqués par les caisses et traduit devant les » tribunaux d’exception » ou les caisses sont juges et parties au détriment des principes élémentaires du droit !