Chers amis,
J’espère que vous allez bien depuis la semaine dernière.
Je commencerai ce Point Hebdo en complétant le dernier, du 19 avril.
- Mon ami Eric Galam, dont je ne saluerai jamais assez tout le bien qu’il fait à la profession, me fait préciser que le tableau synthétique sur les aides aux médecins durant l’épidémie Covid « est issu du travail de mise en forme de la société SYNEXIAL dans le cadre de son partenariat avec l’entraide nationale de l’ordre des médecins accessible gratuitement et de manière anonyme H24 au 0800 288 038. Et en profiter pour signaler ce numéro qui a le mérite de ne pas être limité au psy mais d’inclure aussi les aspects sociaux et professionnels »
- Le Fonds de solidarité de 1 500 euros (avec un s à « fonds », excusez ma coquille de la semaine dernière, il ne s’agit pas d’un fond de tiroir, encore que …), peut être complété par une aide régionale de 2 000 à 5 000 euros. L’intérêt, en tout cas pour la région Ile-de-France, est que la condition du bénéfice net inférieur à 60 000 euros annuel disparaît.
- Nous avons également le droit à un prêt Covid à 0,25% garanti par l’Etat, remboursable dans un an. Cela peut être intéressant pour certains, comme nous l’explique Richard Talbot.
- Notre Ministre Olivier Véran a annoncé à l’Assemblée Nationale le 21 avril que toutes les infections Covid19 chez les soignants seraient considérées comme des maladies professionnelles, y compris chez les libéraux. Reste à savoir ce que cela signifie précisément en termes de droits, et que cette décision apparaisse dans un décret officiel.
- Enfin suite à quelques questions, je précise que la téléconsultation par téléphone peut être prise en charge par l’Assurance Maladie en tiers-payant intégral uniquement pour les patients Covid (avérés ou suspectés), ou de plus de 70 ans, ou en ALD, ou les femmes enceintes, dans les zones blanches ou qui n’ont pas la possibilité technique d’effectuer une téléconsultation par vidéo.
Je vous fais maintenant un point sur les arrêts de travail, dont les indications deviennent complexes en cette période.
Nous devons établir un arrêt de travail pour les patients :
- Malades bien-sûr, comme d’habitude.
- Porteurs d’une fragilité attestée par le HCSP (Haut Conseil de Santé Publique) mais non reconnue par la CPAM car non ALD.
- Porteurs d’une fragilité qui nous semble pertinente mais ne figurant pas sur cette liste, comme l’obésité par exemple.
- Les patients vivant avec une personne fragile selon la liste du HCSP.
En revanche, nous n‘avons pas à établir d’arrêt de travail pour les patients :
- Fragiles selon le HCSP en ALD ou femmes enceintes (quel que soit le stade de la grossesse), qui peuvent s’auto-déclarer sur le site Ameli jusqu’à la fin du confinement. Par-contre je ne sais pas ce qu’il en sera après le 11 mai.
- Qui doivent garder leurs enfants, ou sont au chômage partiel=technique, qui s’auto-déclarent également.
Je vous renvoie à la page « Ameli FAQ »
De l’autre côté, nous commençons à recevoir des demandes de certificats d’aptitude ou de non-contagion avant reprise de travail. Ce n’est évidemment pas à nous d’endosser cette responsabilité qui relève de la Médecine du Travail. Si l’employeur ne veut pas accepter son salarié sans ce certificat, il peut le renvoyer chez lui (tout en le payant), mais il n’a pas à se décharger sur nous, qui serions bien en peine d’attester quoi que ce soit.
Je terminerai ce Point Hebdo par un triste décompte établi par Richard Talbot : les libéraux représentent 15 des 20 médecins morts à ce jour soit 75 %. Parmi eux 14 généralistes soit 70% du total alors qu’ils ne représentent que 26 % des médecins.
On peut aussi dire que les libéraux ont une surmortalité de 30% par rapport à la même tranche d’âge de la population générale (40-75 ans), et que les généralistes libéraux meurent 2,5 fois plus que cette tranche d’âge de la population.
Je vous souhaite une bonne semaine, et pour une fois faites attention à vous !