Chers amis,
- J’ai la tristesse de vous annoncer le décès du Dr Yves Léopold. Ce nom ne dit peut-être rien à certains d’entre vous. Pourtant il a fait un travail immense pour la profession, en mettant pour la première fois en évidence le taux de suicide très élevé chez les médecins (14% des morts en activité, contre l’AAPML, dont chacun d’entre nous devrait garder les coordonnées, pour nous ou pour nos collègues. La FMF lui rend un vibrant hommage, et notre Président Jean-Paul Hamon s’est rendu à ses obsèques. Cérémonie très émouvante. Un grand homme, reconnu par toute la profession.
- L’actualité professionnelle est assez calme en ce début d’année électorale. On peut juste déplorer l’obstination de notre Ministère, qui, via son bras armé les ARS, tient jusqu’au bout à mettre en place des dispositifs déconnectés de la réalité, coûteux et sans tenir compte de l’existant. Nous en avons repéré trois cette semaine.
- Le premier est l’installation d’une Maison Médicale à Grigny dans l’Essonne où vont exercer des médecins issus de l’hôpital Sud-Francilien dans des locaux aux normes mis à disposition par la Mairie qui va également payer le secrétariat. Le matériel et les assurances sont pris en charge par l’hôpital. Les salaires des médecins sont censés être abondés par le prix des consultations, en tiers-payant évidemment. La CPAM s’engage à traiter en priorité les dossiers litigieux émanant de cette structure et si l’équilibre n’est pas atteint, l’ARS versera le complément. L’argument est que les libéraux ne sont pas assez nombreux dans cette commune. Sauf que la structure va s’installer dans un quartier non déficitaire. Et qu’on pourrait rétorquer qu’à ces conditions-là, on trouverait sans doute des libéraux prêts à venir exercer. Concurrence déloyale ?
- Le deuxième dossier est une expérimentation sur le suivi d’enfants obèses, qui démarre dans le 93, dans le Nord, le Pas-de-Calais et à la Réunion. Comme souvent, l’idée à la base est plutôt bonne : mettre à disposition des médecins traitants une organisation pluri-professionnelle : diététicienne, psychologue, médecin spécialisé. Mais dans ce projet tombé d’en haut sans aucune concertation avec les acteurs de terrain, on constate que le seul rôle du médecin traitant est de prescrire un suivi et d’archiver les comptes-rendus. Et le nombre de consultations dans cette plate-forme est limité à six par an, tous professionnels confondus, pour 247 euros par an. Quelle image du médecin traitant dans la tête de ces gens-là ? Et pourquoi vouloir toujours tout normaliser, jusqu’au nombre de consultations nécessaires pour une pathologie ?
- Enfin, et c’est sans doute plus grave, la DGOS (Direction Générale de l’Offre de Soins), consciente que la messagerie institutionnelle MSSanté n’est pas très opérationnelle, veut lancer des projets de développement de cette messagerie sécurisée, avec le soutien des URPS (Union Régionale des Professions de Santé) qui sont nos représentants. Elle va débloquer pour cela 200 000 euros en 3017, et 300 000 euros en 2018. Faut-il leur faire remarquer que sans aucune subvention, la messagerie Apicrypt est développée depuis plus de dix ans, qu’elle est simple et évolutive ? En tout cas, ce sera l’occasion de noter les URPS qui défendent les projets libéraux comme Apicrypt et celles qui se plient aux institutions.
- Si je vous parle de tout cela, c’est parce qu’il est encore possible de faire bouger les choses. Soit par une résistance passive, en refusant d’utiliser ces dispositifs. Soit, plus constructifs, en entrant dans les comités de suivi pour les adapter à la réalité du terrain, en rencontrant nos élus pour leur parler de nos projets à nous, libéraux. En local, on peut avoir une marge de manoeuvre. Mais ça demande de l’énergie …
- Pour finir, généralistes, cardiologues, gastro-entérologues, n’oubliez pas de déclarer vos indicateurs sur Améli avant le 31 janvier si vous voulez avoir un maximum de prime ROSP en mars/avril.
Je vous souhaite une belle semaine.
Mise en ligne MN