CONGRES
DE LA FMF A MARSEILLE LES 10 ET 11 OCTOBRE AU PALAIS DU
PHARO
Chers
confrères,
La « bouillante
FMF », comme nous appelle les journalistes,
syndicat ouvert et laboratoire d’idées, lance un concours
vidéo sur le thème de la médecine libérale. Les
vidéos reçues seront projetées lors de la Convention de
Marseille, les 10 et 11 octobre, avec remise de prix à
la soirée de gala le samedi soir. Pour en savoir plus, rendez-vous
sur notre site.
Sinon, l’actualité de la semaine a surtout été
marquée par la parution
du rapport
de la Cour des Comptes sur les relations
conventionnelles entre l’Assurance Maladie et les
médecins libéraux. Beaucoup de bla bla comme tous
les rapports, mais on retiendra 2 propositions fortes :
déconventionner les médecins à « dépassements excessifs »,
et instaurer un système de bonus/malus sur la Rémunération
sur Objectifs de Santé Publique (ROSP). « Dépassements excessifs »
correspond dans leur esprit aux médecins qui demandent
simplement des honoraires à hauteur de la moyenne
européenne. Mais ce qui est accepté de tous à l’étranger
est intolérable en France apparemment, et il y a
manifestement trop de libéraux conventionnés à leurs
yeux. Quant à la régulation de la prime à la performance
(autre nom de la ROSP), elle est intéressante dans le
sens où il s’agit là d’une technique de gestion de
personnel dans le privé. La Cour des Comptes énonce donc
clairement que la Sécu doit être gérée comme une
entreprise privée, et surtout que les médecins libéraux
sont assimilés à ses employés. Dont acte ! On constate
cependant qu’ils n’ont pas l’habitude de gérer une
entreprise, car lorsqu’on voit l’évolution
des honoraires libéraux, on se demande pourquoi
s’acharner encore sur les misérables 270 millions
d’euros annuels de la ROSP (à peine 1 euro par Cs) ! La
CARMF a publié une réponse
cinglante. Ceci dit, la Cour des Comptes n’a pas
tout-à-fait tort en affirmant que cette prime n’avait
pas amélioré l’état de santé de la population. Cela a
été démontré depuis longtemps chez nos amis
britanniques, où ce principe de prime a été supprimé de
ce fait depuis quelques années : les médecins se
concentrent sur les indicateurs « primés », délaissant les
autres problèmes de santé, et n’individualisent plus
assez leurs prescriptions. Nous évidemment, on a
instauré cette prime juste à ce moment, et pas question
de la remettre en cause.
- Le deuxième point notable
de la semaine est la réunion
(encore une !) qui
a eu lieu à la CNAM mercredi 16 juillet sur
l’interprofessionnalité. Un accord était censé
être trouvé fin juillet, mais on commence tout juste à
entrer dans les choses sérieuses, et personne ne connaît
encore les budgets prévus. Les participants ont eu droit
à un diaporama
de M.
Van Roeckeghem, dont le titre est « protocole
d’accord », terme que l’on retrouvera évidemment
tout le long. Curieusement, il est d’emblée inscrit le
rôle central du médecin traitant. Curieux, quand on sait
que parallèlement sont instaurés des droits de
prescriptions de traitement, de diagnostic, de
dépistage, à des non-médecins. Comme toujours, les
objectifs énoncés ne peuvent que recueillir
l’assentiment de tous : améliorer le service aux
patients, respecter la pluralité des organisations,
valoriser la coordination. Très bien. La coordination
est déclinée sur tous les tons, entre le Médecin
Traitant (MT) et les para-médicaux, le MT et l’hôpital,
le MT et le médico-social. Mais pas un mot entre le MT
et les autres spécialistes libéraux. Sans doute
parce-que cette coordination fonctionne déjà très bien,
comme vient de le montrer une enquête
de l’URPS IdF (2ème encart sur la page) ? Alors
pourquoi ne pas déjà valoriser ce qui marche ? Et
lorsqu’on voit les thèmes prioritaires à développer en
interprofessionnalité, on reste pantois : dépistage du
cancer colo-rectal, puis vaccination anti-grippale,
grossesse, et seulement en 4ème position l’ensemble des
pathologies chroniques. Comme si le cancer colo-rectal
et la grippe étaient les 2 grands fléaux en France en
2014 ! Par ailleurs, la coordination ville-hôpital se
résume aux PRADO de la Sécu : un employé sécu rend
visite au patient hospitalisé, lui demande de choisir
sur une liste les para-médicaux prédéterminés selon les
pathologies, et prend les RDV, dont le nombre est aussi
prédéterminé. La nouveauté est que le MT sera tenu au
courant. C’est ce que la CNAM appelle un travail
partenarial. Le point positif est que tout médecin
souhaitant entrer dans le dispositif sera rémunéré, et
pas seulement ceux exerçant dans les Maisons de Santé.
Reste à savoir si le dispositif est suffisamment
attractif pour qu’un médecin ait envie d’y adhérer …
- Le gag de la semaine nous
vient d’une annonce de la Sécu : du fait de l’évolution
de Firefox, il est très probable que les téléservices
nécessitant la lecture de la Carte Vitale ne seront plus
accessibles à partir de mardi 22 juillet ! Pour les
médecins qui voudraient néanmoins les utiliser coûte que
coûte, il semblerait possible de télécharger
un certificat de la CNAM. Faut pas avoir peur de
perdre toutes ses données. Ca donne une idée de la
fiabilité du système informatique
de la CNAM. Qu’en sera t’il lorsque ce sera Sesam-Vitale
(télétransmission) qui sera touché et que nous
serons tous en tiers-payant ?
- Je finirai par une info
pratique : les dentistes ont le droit
de prescrire transports et arrêts de travail, ils
n’ont pas à le demander aux médecins traitants. Et par
une invitation : allez sur le site et soutenez
l’association Med’Océan
de notre ami Philippe de Chazournes, qui milite pour
l’indépendance des décisions en santé, notamment vis à
vis de l’industrie pharmaceutique.
Voilà pour cette semaine encore chargée. Mais l’activité va
sans doute se ralentir ; le Point Hebdo ne sera peut-être
plus hebdo durant quelques semaines.
Bien confraternellement
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