Chers
amis,
- Le mouvement de contestation
des médecins libéraux ne faiblit pas.
Nous avons évidemment repris le travail, mais cette
semaine était marquée par
l’arrêt de la télétransmission, mot d’ordre
apparemment bien suivi, et très repris par les médias.
Cette action peut être utilement accompagnée d’une pétition
à faire signer par les patients : elle ouvre la
discussion, et sera l’occasion d’actions médiatiques
ultérieurement. Certaines villes ont également vu des
manisfestations (Rennes, Marseille, Lyon, Versailles,
…), de plusieurs centaines de médecins. Les jeunes
(Syndicat National des Jeunes Médecins Généralistes) ont
manifesté à Paris.
- Il
faut dire que nos inquiétudes sont légitimes, concernant
le tiers payant. Deux
généralistes de Tourcoing ont étudié le
devenir de 16 000 feuilles en
tiers payant. Il apparaît que 10% des actes
n’ont toujours pas été payés après 1 an, et certaines
feuilles, pourtant électroniques, peuvent atteindre près
de 600 jours avant d’être honorées ! De même, vous avez
sans doute vu votre
accès au site Espace Pro, avec la carte CPS, bloqué
durant plusieurs jours. Bug informatique, ou panne
délibérée pour nous empêcher de commander des feuilles
de soins papier ? Encore aujourd’hui certaines cartes
CPS ne sont pas reconnues, et la CNAM a dû nous envoyer
une notice
pour les débloquer (à
nous de faire le travail évidemment). Et l’on voudrait
faire dépendre notre entière rémunération de tels
systèmes !
- Quelles
réponses en face ?
L’Assurance Maladie nous a rappelé dans un
communiqué que la non télétransmission nous fait perdre
une partie de la prime P4P, et qu’elle peut être
passible de poursuites conventionnelles. Même
pas peur ! Quant
à notre Ministre
MariSol Touraine, qui méprisait totalement
notre mouvement jusqu’ici, elle a bien été obligée de
sortir du bois devant l’ampleur des actions. Sa
technique : diviser pour mieux régner, elle a
invité
MG-France et la CSMF.
Avec une vague avancée sur la caractère obligatoire du
tiers payant, mais rien sur la valeur du Cs, voire une
provocation en instaurant des groupes de travail sur le
projet de loi, pilotés par les ARS (Agences Régionales
de Santé), alors que nous dénonçons justement les pleins
pouvoirs donnés aux ARS, émanations, bureaucratiques
s’il en est, de l’Etat. A noter que même le Président de
la République François
Hollande s’est fendu d’un mot pour nous : il
promet un tiers payant rapide pour les médecins, et une
fin de vie apaisée pour les patients. A moins que ce ne
soit le contraire … Enfin, le futur éventuel
présidentiable Nicolas
Sarkosy, a également reçu les présidents des syndicats
médicaux. Les médecins libéraux sont à
l’honneur ! Notre Président Jean-Paul Hamon a su lui
rappeler que les médecins de la FMF avaient de la
mémoire, et se souvenaient de son ancienne Ministre de
la santé, de sa loi, et de son vaccinodrome.
De notre côté, malgré les évènement stragiques de
mercredi, la
FMF a renforcé le front syndical uni,
en provocant une réunion au sommet jeudi soir, entre
les représentants des 5 syndicats (Bloc,
CSMF,
FMF,
MG-France,
et SML). Qui
ont décidé de reprendre la main, en exigeant de réécrire
entièrement le projet de loi, avec des
groupes de travail co-présidés
par un administratif et un médecin, et sur les thèmes
choisis par nous. Cette proposition sera portée lundi,
mais il semblerait que le Ministère
pourrait y consentir. Regardez
bien ce projet
commun,
c’est un moment historique ! Si les syndicats
parviennent à s’entendre, il nous est permis d’espérer
enfin un avenir meilleur. Le pouvoir est en notre nos
mains, sachons nous en servir, pour le bien des médecins
et des patients. La FMF n’est pas peu fière d’avoir été
l’instigatrice de cette unité syndicale.
En attendant, la
grève de la télétransmission continue, et en
l’absence d’avancées notables, pourrait être ensuite
accompagnée d’une grève des gardes, comme l’explique
notre Président Jean-Paul Hamon dans Le
Quotidien. Cela se fait déjà en Basse Normandie et
en Bretagne, avec un réel impact sur les Préfectures qui
n’en peuvent plus de réquisitionner chaque jour. Si vous
n’avez plus de feuilles de soins papier, sachez que vous
pouvez utiliser des photocopies, à condition qu’elles
soient « conformes aux modèles définis par le règlement »,
nous dit l’Art. 53 de la Convention.
En pratique, faire des photocopies couleur et ne pas
oublier le verso. Selon une analyse
juridique solide, vous ne risquez rien.
Je vous souhaite une très bonne semaine. Tenons bon !
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