Chers amis,
Ce Point Hebdo est là surtout pour vous dire bonjour, car il ne s’est pas passé pas grand-chose en cette période d’incertitude ministérielle.
Nous avons juste entendu notre nouvelle Ministre Mme Darrieussecq encenser les Infirmiers de Pratique Avancée (IPA), nonobstant les avis du Conseil de l’Ordre des Médecins ou de la HAS. Mais elle se trouvait devant un parterre d’infirmiers. Elle pourra tout aussi bien dire devant des médecins qu’elle sanctuarise le parcours de soins autour du médecin-traitant.
En attendant, la Caisse fait toujours sa fixette sur les arrêts de travail, ou plutôt les indemnités journalières, ce qui est une autre façon de considérer les choses : il n’y a pas forcément trop d’arrêts, mais ils coûtent trop cher (augmentation des salaires et du plafond d’indemnisation). Elle continue sa campagne d’intimidation auprès des médecins généralistes en les invitant à des « entretiens confraternels ». Cette fois rassurez-vous, il ne s’agit pas de mettre en place des Mises Sous Objectifs (MSO) ou Sous Accord Préalable (MSAP). Tant que vous ne recevez aucun courrier avec Accusé-Réception, il n’y a pas de procédure lancée, comme vous l’explique le Dr Garrigou-Granchamp. Alors si vous avez un peu de temps, acceptez l’entretien en visio ou à votre cabinet, et expliquez-leur la vraie vie dans un cabinet de consultation.
La nouvelle Convention est parue en juin, nous n’en voyons pas encore les impacts, les premières augmentations de tarifs n’arrivant qu’en fin d’année (22 décembre exactement). Certaines mesures sont néanmoins à connaître dès maintenant. C’est le cas des aides à l’exercice en Zones d’Intérêt Prioritaires (ZIP) qui vont diminuer ou disparaître.
- le CAIM, aide à l’installation de 50 000 euros, va être remplacé par un versement de 10 000 euros puis d’une majoration de 10% du Forfait Médecin Traitant (FMT). Il faudra beaucoup d’années d’exercice pour que les 10% compensent les 40 000 euros perdus.
- le COSCOM pour les médecins déjà installés en ZIP, de 5 000 à 8 000 euros annuels selon les conditions de travail et la patientèle, va disparaître, lui aussi « compensé » par +10% sur le FMT.
Mais ces mesures ne prennent effet qu’en 2026. Ce qui signifie que vous pouvez encore demander votre COSCOM en 2024 ou 2025 si vous êtes installé en ZIP. Quitte, pour les jeunes installés bénéficiant déjà du CAIM, à en rembourser le solde pour pouvoir choisir le COSCOM avant le 31/12/2025. Mais attention, le CAIM court pour l’année en cours donc doit être résilié avant le 31/12/2024 pour que vous soyez libres de choisir le COSCOM en 2025. Retrouvez les détails techniques dans l’article de notre bien connu Richard Talbot et faites vos comptes.
Et puis nous voici dans la Saison 2 de la saga Nirsevimab (Beyfortus), vaccination contre le VRS pour les nouveaux-nés qui auront moins de 6 mois avant la fin de l’épidémie attendue. Vous vous souvenez l’an dernier, il fallait le proposer et après 2 semaines seulement, paf rupture de stock. Cette année, on nous le promet, pas de rupture de stock. Mais remboursé selon le modèle classique, donc assurance-complémentaire nécessaire car le prix avoisine les 400 euros la dose. Pour cette raison, il est rarement effectué à la maternité, comme c’est pourtant recommandé. Ne l’oubliez pas si vous pensez que c’est un vaccin utile à vos petits patients.
Je finis par un rappel : les impôts ont exigé depuis des années que nous choisissions entre déduire de notre déclaration les frais dits « du groupe 3 » ou adhérer à une Association de Gestion Agréée. Sachant que dans le même temps ne pas adhérer à une AGA entrainait un surplus de nos revenus déclarés (+25%, descendus à +10% récemment). Eh bien La Cour Européenne des Droits de l’Homme a déclaré illicite cette sur-imposition, et vous avez jusqu’au 31/12/2024 pour demander le remboursement de vos impôts indus pour 2021 et 2022. De même si vous avez gardé votre AGA vous pouvez faire des déclarations rectificatives pour y intégrer les frais du groupe 3, qui diminuent de façon non négligeable votre assiette d’imposition. Pour tout savoir, lisez l’article de notre indispensable Richard Talbot.
Voilà, c’est tout pour aujourd’hui. Je vous souhaite une bonne semaine.