Une des nouveautés de 2019 c’est le prélèvement à la source : comme les autres les libéraux vont y être soumis, dès le mois de janvier.
Et même avant les autres, puisque les libéraux auront le « privilège » de commencer à payer dès le 15/01/2019 (ou dès le 15 février pour ceux qui ont pensé à opter pour le prélèvement trimestriel), avant même d’avoir engrangé les bénéfices correspondants, alors que les salariés et les retraités verront seulement leur salaire ou leur pension amputé du prélèvement, de façon finalement beaucoup plus « indolore » (certains dès le début janvier, puisque certains retraités touchent leur retraite en début de mois).
Il faudra donc bien penser à provisionner régulièrement le ou les comptes sur lesquels seront prélevés les acomptes des impôts, pour ne pas risquer un rejet de prélèvement, des agios et des pénalités.
Ce n’est d’ailleurs pas le seul « privilège » des libéraux : pour eux, l’année blanche est un leurre :
- si le BNC 2018 est supérieur à la meilleure des années 2015-2016-2017, ils seront imposés sur le surplus
- sinon, comme pour les autres contribuables, l’impôt 2018 sera « effacé », mais pour ceux qui auront fait des investissements conséquents en 2018, le bénéfice de ces dépenses supplémentaires et donc de la baisse du BNC correspondant sera perdu. Il faudra avoir calculé très finement pour pouvoir prétendre avoir optimisé.
De même, nous nous retrouvons de facto en position de prêteur forcé pour les contributions directes : les acomptes provisionnels ne tiennent pas compte des crédits d’impôts éventuels qui ne seront restitués qu’au deuxième semestre, une fois la déclaration 2018 effectuée. Seuls les crédits d’impôts personnels seront remboursés (partiellement 60% sur la base de 2017) dès janvier, mais ça ne concerne en particulier ni le CICE, ni le crédit d’impôt formation des chefs d’entreprise.
Autre point à surveiller particulièrement : le taux de prélèvement. Il est indiqué sur le compte personnel sur le site des impôts ou sur l’avis d’imposition.
Pas de souci dans les cas simples, mais ils le sont rarement :
- activité mixte libérale et salariée : quels taux pour chaque activité ?
- couple de libéraux : taux unique ou séparé ?
- couple libéral-salarié
- changement de statut : les retraités au 1er janvier doivent impérativement prendre contact avec leur centre des impôts pour ne pas payer en 2019 sur une base des revenus 2017 ! c’est d’ailleurs le seul cas où le passage au prélèvement à la source fait véritablement gagner une année d’impôts.
- création d’activité libérale en 2019 (ou en 2018 d’ailleurs)
On le voit tout ne sera pas aussi rose que veut bien le dire le gouvernement, et les libéraux ont tout intérêt à particulièrement surveiller leur comptabilité.