C’est l’histoire d’un groupe pneumologique privé qui reçoit un jour une demande d’entretien « informelle » de la CPAM pour pour divers sujets dont une activité « hors normes ». Par téléphone donc il n’y a évidemment aucune trace écrite. Nos pneumologues sont un peu inquiets et attendent un peu fébrilement la visite des contrôleurs de la CPAM.
L’entretien arrive, les faits sont exposés : leurs prescriptions de Xolair® ont augmenté de 100% en un an.
Pour mémoire il s’agit d’un anticorps monoclonal à prescription restreinte indiqué dans certains asthmes graves non contrôlés par les traitements habituels. C’est effectivement un produit cher, de 250 à 500 € l’injection, 24 fois par an. C’est donc du « lourd » et il faut d’urgence redresser la barre.
Les pneumologues se regardent, un peu interloqués. Cinq d’entre eux n’ont pas de patients sous Xolair. Le sixième en a un. Et le septième admet sa faute, il a aussi depuis l’an dernier un patient traité par ce produit. Le groupe est donc passé de un à deux patients traités, ce qui correspond bien à l’augmentation reprochée de 100% !
Les agents de la CPAM sont donc repartis penauds. Cette histoire pourrait prêter à sourire, mais elle a quand même coûté en frais de recherche et de contrôle probablement bien plus que le prix du traitement annuel « fautif », et entraîné une perte de temps de travail pour les praticiens et un stress inutile …
Et il est plutôt inquiétant de penser que ce sont les mêmes services informatiques qui gèrent les ROSP et les statistiques des Indemnités Journalières.