30 novembre 2022 – Groupe de travail technique ROSP
ROSP, ce n’est pas dans les vieux pots qu’on fait les meilleures soupes.
La CNAM s’appuie sur une enquête BVA auprès des médecins pour affirmer que plus des 2/3 des médecins sont satisfait de la ROSP et pensent qu’elle améliore leurs pratiques. Malheureusement l’enquête n’est pas disponible et sa méthodologie non plus. Et curieusement l’enquête similaire Union Généraliste de l’an dernier retrouvait des résultats totalement opposés.
Ce qu’on peut retenir des propositions de la CNAM :
- Supprimer tout ce qui est déclaratif de la part des médecins. Alors que nous avons tenté de promouvoir l’intérêt d’avoir des informations structurées dans les dossiers, alors que les éditeurs de logiciels ont fait des efforts pour que ces informations soient accessibles simplement, tout ceci serait rayé d’un trait de plume sous prétexte que ces données ne seraient pas fiables.
- Nous imputer ce qui ne relève pas de notre champ d’activité : la vaccination contre la grippe, confiée à d’autres professions, le dépistage du cancer du colon maintenant promu par les pharmaciens. Le vieux logiciel reste en place.
- Ajouter des items sur la prescription des antidépresseurs (« parce que vous comprenez, la reco dit six mois et les patients ne le prennent que deux mois ») ; nous avons bien essayé d’expliquer que les IRS avaient d’autres indications, qu’on pouvait faire des essais non concluants, que les effets secondaires pouvaient amener à arrêter un traitement, « la reco, c’est la reco ».
- Et bien évidemment, le point ROSP reste immuablement fixé à sept euros depuis 2011.
Petit rappel à l’attention de tous, la décision médicale, c’est trois cercles : les recos, l’avis du patient, l’expérience du médecin.
Pas question de faire sans reco, mais pas question non plus de les appliquer à la lettre sans contextualiser.
Au total : les syndicats sont unanimes pour dénoncer l’absurdité du système, perverti dans son fonctionnement et sans preuve de son efficacité. Mais qui a le courage de dire non ?