Un mois déjà, ça fait un mois que ce cirque a commencé. Un mois de confinement, un mois de questionnement.
Depuis un mois j’ai l’impression d’être dans un mauvais film d’anticipation, dans une bulle spatio-temporelle.
Il y a eu arrêt sur image, mais la vie continue.
Ce n’est pas le travail qui est pesant, c’est tout le reste :
- ne pas être sereine, bien que nous ayons organisé au mieux nos cabinet, le risque d’ être contaminé persiste, espérer que les masques même périmés sont efficaces ;
- les conditions de travail ont changé, beaucoup de téléconsultations, mais il faut travailler avec un masque, se changer quand on voit un patient suspect, toujours penser gestes barrières ;
- n’avoir aucune certitude devant un tableau « bâtard » : est ce un COVID ou autre chose ? Tu ne sauras pas car ce patient ne sera pas testé, par manque de tests ;
- avoir l’impression que les indications sont faites sur des considérations économiques et non médicales ;
- entendre des messages contradictoires sur les ondes concernant le recours à la médecine de ville ;
- être dans l’expectative, dans l’attente de la vague, être dans une zone peu impactée pour l’instant mais avoir l’écho de ce qui s’est passé ailleurs ;
- prendre du recul et se dire qu’économiquement, même s’il y a moins de consultations, on a encore une rentrée d’argent et qu’on est mieux loti que nombre de nos confrères qui ont cessé totalement leur activité et beaucoup d’autres professionnels que le confinement met dans une précarité financière importante ;
- et je ne parle pas de ma colère envers les tutelles !
Bref ça fait un mois que je mouille la chemise pour mes patients, pour le moment ça va, mais qu’en sera-t-il demain ?