Septembre arrive, et avec lui le marronnier annuel des CNCI (certificats de non contre-indication) au sport.
Et pourtant l'(ancien) ministre François Braun l’avait promis au micro de France Inter en mai 2023 : « À partir de septembre, les certificats sportifs ne seront donc obligatoires que pour la compétition. »
Certes M. Braun n’est plus ministre, mais fallait-il oublier pour autant cette promesse ?
Ce n’est d’ailleurs que le dernier avatar de la saga des CNCI.
L’avant-dernier, que nous avions tous zappé d’ailleurs, était l’abrogation en catimini de l’article D231-1-4 du code du Sport (celui qui portait à 3 ans la validité du CNCI souvenez-vous) par le décret du 22/06/2022. Donc précisément au même moment que la mission Flash de M. Albertini sur la simplification administrative (d’ailleurs restée lettre morte) se réunissait, le Ministre des Sports rajoutait une dose de complexité aux médecins sans même se donner la peine de les en avertir. Voilà la considération qu’on a pour nous au gouvernement.
Mais en fait la vraie question, c’est est-ce que ça sert à quelque chose ?
Le CNCI n’évitera évidement jamais une chute, une blessure, une entorse … ni même un décès, si on se réfère aux morts subites des sportifs de haut niveau, pourtant particulièrement suivis !
Et l’utilité de la mesure n’a JAMAIS été évaluée. Non pas en double aveugle évidemment, mais en comparaison des pays où le CNCI n’existe pas.
D’ailleurs, combien chaque médecin généraliste a-t-il refusé de CNCI dans sa carrière ? Pour ma part j’en suis à 4 … en 31 ans. Dont 2 temporairement le temps d’explorer et de traiter des « troubles » par ailleurs parfaitement asymptomatiques.
Rappelons d’ailleurs que les mineurs sont réputés tous aptes à l’Education Physique et Sportive SANS CNCI, de même qu’aux activités sportives de type ASSU, et même aux activités en compétitions s’ils ont bénéficié de leurs examens « obligatoires » de santé. Et que les majeurs devraient pouvoir décider par eux-mêmes s’ils veulent pratiquer une activité sportive sans qu’on les infantilise par un CNCI déresponsabilisant.
Il serait donc temps de supprimer cette obligation archaïque, purement administrative, coûteuse en temps médical quand nous ne pouvons plus nous le permettre, et aussi, c’est évident, pour le budget de l’Assurance Maladie, puisque c’est un secret de polichinelle que la très grande majorité des CNCI passent en consultations remboursables.
Alors M. Rousseau tiendra-t-il la promesse de M. Braun ? Et aura-t-il le courage d’aller même au-delà ? Nous ne sommes plus qu’à 5 jours du mois de septembre, qui prend les paris ?