La FMF apprend début août, par voie de presse, que tous les professionnels de santé libéraux devront s’équiper pour avoir 3 semaines de stock de protections individuelles pour leur activité libérale en période COVID dès septembre.
Alors que, depuis le confinement, la dotation par l’état en équipement de protection individuelle (EPI) a été des plus aléatoires voire inexistante pendant des semaines, l’Etat se désengage totalement de sa responsabilité envers les libéraux qui ont vu plus de 85% des COVID et ont, malgré tout, assuré au mieux une continuité des soins auprès de leurs patients. Des médecins l’ont payé de leur vie.
La FMF s’insurge contre cette nouvelle obligation à laquelle il sera difficile voire impossible de répondre. En effet, trouver du matériel agréé CE avec des délais contraints, auprès des fournisseurs est un parcours du combattant souvent sans issue et a un coût compte tenu des défauts d’approvisionnement mondiaux et des prix dopés.
Qu’en sera-t-il si les soignants ne peuvent pas avoir du matériel agréé CE ? Ils ne pourront pas travailler donc permettre la prise en charge et la continuité des soins des patients ou seront obligés de travailler sans protection, délaissés par leur tutelle.
La FMF rappelle que les médecins libéraux conventionnés ont des tarifs bloqués et que depuis la pandémie, une nouvelle organisation des cabinets est indispensable afin de respecter les mesures barrières et la distanciation physique.
La FMF pointe que de nombreux médecins ont une baisse de leur chiffre d’affaires due pour beaucoup à des décisions organisationnelles étatiques (voire erratiques) durant une partie de l’état d’urgence sanitaire, non compensée par une subvention d’une partie de leurs charges fixes.
La FMF souligne que les consultations ont dû être espacées afin de désinfecter, aérer les lieux et le matériel entre les patients et que le coût des matériels et produits d’entretien et de désinfection a explosé sans possibilité de répercuter le surcoût sur le tarif bloqué des consultations qui sont parmi les plus faibles d’Europe.
La FMF note que d’un côté les soignants hospitaliers et les personnes ressources du domicile vont avoir, fort justement, une prime mais que les soignants libéraux eux auront une surprime à payer avec le coût des EPI. Cela s’appelle l’équité.
La FMF demande une prise en charge financière du surcoût des dispositions COVID avec une augmentation des tarifs des actes et une dotation étatique d’urgence sanitaire avec du matériel EPI agréé.