Alors que nous devrions travailler ensemble, en partenariat avec tous les professionnels de santé, on menace une fois de plus cet équilibre par des critiques et des accusations calomnieuses diffusées en ligne.
En quelques lignes, la médecine générale est une nouvelle fois humiliée. Tout comme les pharmaciens, les sages-femmes ou les infirmiers, nous sommes amenés à réaliser des actes ou des tâches qui ne relèvent pas de notre compétence. La délégation de tâches que nous rencontrons va à l’encontre de toute logique ! Un pharmacien se met à vacciner, une infirmière commence à gérer les suivis biologiques de pathologies chroniques, une sage-femme commence le suivi des nourrissons et le médecin va se mettre à remplir des cases pour l’éligibilité, le contact tracing ou autre paperasse tout aussi passionnante.
La médecine est-elle la seule profession de santé devant respecter un code de déontologie ? Pour rappel, l’Article 70 (article R.4127-70 du code de la santé publique) :
« Tout médecin est, en principe, habilité à pratiquer tous les actes de diagnostic, de prévention et de traitement. Mais il ne doit pas, sauf circonstances exceptionnelles, entreprendre ou poursuivre des soins, ni formuler des prescriptions dans des domaines qui dépassent ses connaissances, son expérience et les moyens dont il dispose. »
Nous sommes formés à diagnostiquer, à prescrire et à réaliser des gestes. Les médecins ne sont pas farouchement opposés à une délégation de tâches. Encore faut-il assumer les risques si infimes soient-ils qui sont liés à ces actes ! Ce dépeçage de la médecine, soigneusement préparé par nos gouvernants va à l’encontre de notre code de déontologie et des compétences acquises durant nos 9 à 11 années de formation.
Au quotidien, nous sommes surtout débordés par des tâches qui ne correspondent pas au métier que nous avons choisi. Nous avons vocation à soigner et non
- à rédiger des ordonnances de régularisation pour nos collègues libéraux
- à remplir des dossiers de 8 pages pour obtenir des prestations
- à rédiger des certificats pour des assurances
- à rédiger des certificats farfelus pour autoriser un patient à manger un repas apporté dans un tup, pour autoriser un enfant à venir en béquilles à l’école, pour appuyer une demande de logement, pour permettre à quelqu’un d’enlever ses lunettes de protection en plexi lorsqu’il est dans un bureau seul
- à nous justifier pour un refus de prescription de sport, de dispositifs optiques ou auditifs
Mais en pratique, nous le faisons quand même. Mais si un collègue libéral ou si le gouvernement trouve d’autres intervenants pour nous décharger de ce type de missions, nous l’accueillerons avec un grand plaisir. Cela nous permettra de continuer à exercer et à faire ce pour quoi nous avons été formés !