Fin des arrêts dérogatoires COVID : la fin de la confiance

Les arrêts dérogatoires COVID, c’est fini au 31 janvier 2023 ! le Journal Officiel du 28 janvier 2023 nous l’apprend, en application de l’article 27 de la LFSS 2023 (vous savez, celle qui est passée à coup de 49.3, donc sans discussions !).

En pratique, comme la lecture matinale du JO est assez peu dans les habitudes des médecins, c’est la presse grand public qui nous l’apprend. On aurait pu penser qu’un DGS-Urgent aurait (pour une fois) été utile, ou qu’un mailing de la CNAM aurait trouvé le chemin des boîtes mail des professionnels de santé, mais c’est probablement trop demander que de vouloir un semblant de considération et d’information.

En pratique donc :

  • Plus de déclaration par les patients sur declare.ameli.fr (on peut penser que le service va être fermé) ;
  • Les jours de carence sont rétablis pour les malades du COVID ;
  • Plus d’arrêt dérogatoire pour garder les enfants malades du COVID (c’était d’ailleurs déjà le cas pour certaines catégories de salariés) ;
  • Plus de possibilité de télétravail pour garder les enfants malades.

Et donc le patient COVID + n’étant pas en état de travailler devra soit venir au cabinet, au risque de contaminer des patients fragiles, soit solliciter une téléconsultation et transmettre au médecin son attestation de test positif, au moment où les CPAM déclenchent des procédures pour ceux qui dépassent 20% de téléconsultations.

Alors que l’ensemble des médecins réclamait l’extension du service declare.ameli.fr à l’ensemble des arrêts courts, le gouvernement le supprime !

Quand l’ensemble des médecins réclame plus de confiance envers les professionnels de santé et les patients, le gouvernement et la CNAM montre que c’est la défiance qui est à l’ordre du jour, alors même que la controversée proposition de loi Rist ose s’appeler « Amélioration de l’accès aux soins par la confiance aux professionnels de santé » ! Probablement les médecins ne font-ils pas partie de ceux qui le méritent.

Alors même que les médecins libéraux se noient, on augmente leur charge de travail !

Quelles conséquences prévisibles ?

  • Les patients qui ne sont pas trop malades ne voudront pas s’arrêter (c’est déjà le cas d’ailleurs) ;
  • Les enfants malades iront à l’école ;
  • Les patients ne verront même plus l’intérêt de se tester.

Et bien évidemment, alors que nous croulons sous les réunions dont l’intérêt reste souvent à démontrer, il n’est venu à personne l’idée de nous demander ce que nous en pensions.

C’est à l’image des actuelles négociations conventionnelles : tout le monde veut nous rajouter des devoirs et des contraintes, personne ne nous demande ce dont nous avons besoin.