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C’est un paradoxe. Il n’y a jamais eu autant de médecins en France, et pourtant les généralistes qui exercent en libéral ne trouvent plus de successeurs.
Les campagnes sont-elles plus touchées par la désertification médicale ?
GEORGES JUNG.
Le problème est identique. Le discours global politique nous dit que la campagne n’attire pas, mais c’est pareil en ville, au nord comme au sud du pays. Dans un village, quand le médecin part en retraite, ça se voit plus. C’est tout. Paris intra-muros, Marseille sont les deux plus grandes villes de France et pourtant, elles sont tout autant concernées par le déficit de médecins généralistes libéraux.
Pourquoi la jeune génération n’assure plus la relève des médecins généralistes ?
Il y a trois raisons à cela. D’abord, il y a un envahissement des actes administratifs sans aucune compensation financière pour permettre de déléguer ces tâches rébarbatives à un secrétariat. Ces délires de paperasseries complexifient la profession. En deuxième lieu, les jeunes n’ont aucune lisibilité du métier qu’ils vont exercer. On leur dit que les pharmaciens font ci, les sages-femmes font ça… Ils ne savent plus comment s’articule leur métier. Troisième point, le médecin généraliste libéral est un chef d’entreprise avec beaucoup de responsabilités. Pour faire vivre son cabinet, il ne compte pas ses heures et en échange n’a pas de protection sociale.
Quelle serait la solution ?
Qu’on soit capable de donner les mêmes moyens à tous les médecins et qu’on répartisse mieux les budgets. Un exemple, les politiques n’arrêtent pas de nous vanter les mérites des maisons de santé en zone rurale. Il y en a 13 en projet en Picardie. Combien verront le jour ? Elles ont un coût important pour la collectivité et ne concernent que 0,5% des médecins et 2% de la population française ! Ce sont des coquilles vides qui ne seront pas rentables.