Chers amis,
Un court Point Hebdo s’impose, parce qu’avec la montée des températures l’hôpital surchauffe, et manifestement les cerveaux aussi. Lorsqu’on se trouve en grande difficulté, 2 possibilités s’offrent : soit on s’ouvre aux autres pour trouver ensemble des solutions acceptables de tous, soit on se rétracte sur soi-même et on crache sa colère sur les autres. C’est hélas la 2ème attitude qu’a choisie le président de la Fédération Hospitalière de France (FHF) qui demande à cor et à cris que les gardes soient de nouveaux rendues obligatoires « en ville ». On peut penser qu’il vise surtout les généralistes installés en cabinets. Alors comment lui expliquer ? Pour les salariés le temps de travail ne peut excéder 48 heures par semaine parce qu’on estime déraisonnable de faire plus, surtout dans les métiers du soin. Les généralistes libéraux travaillent déjà en moyenne 55 heures à leur cabinet ; est-ce bien raisonnable de leur imposer plus d’heures ? Ce serait même contreproductif, car pour quelques patients vus en garde de nuit, il nous faudrait en contrepartie récupérer en fermant nos cabinets en journée où nous voyons beaucoup plus de patients. L’ensemble des syndicats médicaux libéraux se sont unis pour lui répondre qu’il serait plus intelligent de réfléchir ensemble.
Pour ne pas être en reste, la Conférence des Doyens de facultés de médecine estime que les futurs généralistes font trop de stages en cabinets de ville. Pensez donc : 1 stage sur 9 en 2ème cycle, et 2 stages sur 6 en 3ème cycle, c’est beaucoup trop pour apprendre son métier alors que l’hôpital a tellement besoin de main d‘œuvre bon marché ! Elle voudrait donc que l’année supplémentaire prévue se passe intégralement dans les services hospitaliers. Alors que la FMF milite au contraire pour que plus de stages ambulatoires soient ouverts, notamment pour les internes de spécialité qui devraient pouvoir s’initier en établissements privés ou cabinets libéraux, car la pratique y est très différente de l’exercice hospitalier.
Je vous ai détaillé en début d’année l’indigeste avenant 9, mais je pense que vous n’avez pas tout retenu. Aussi je ferai un focus dans chaque Point Hebdo. Cette semaine, la VL.
Médecins concernés : médecins traitants généralistes et gériatres, secteur 1 et 2 à condition d’appliquer les tarifs opposables
Patients : plus de 80 ans en ALD, ou tout âge atteint de pathologie neuro-dégénérative en ALD, ou soins palliatifs
Cadence : 1 fois par trimestre calendaire (janvier-mars, avril-juin, juillet-septembre, octobre-décembre). Excepté pour les soins palliatifs où les 4 VL peuvent être cotées n’importe quand dans l’année.
Cotation : VL=60 + MD=10, soit 70 euros, + IK si adapté.
Petite astuce : pensez à passer en ALD tous vos patients âgés. S’ils ne relèvent pas des « 30 maladies » exonérantes, demandez une ALD non exonérante dite ALD 1, qui s’applique dès lors que le patient présente une pathologie nécessitant des soins continus de plus de 6 mois (HTA, arthrose, …). Avantages pour le patient : il peut aller voir tout spécialiste en rapport avec la pathologie sans passer par la case médecin traitant et les frais de transport lui sont remboursés. Avantages pour le médecin traitant : il peut coter VL, et il touche au passage C1,5=34,50 euros pour l’établissement de la demande ALD (une seule fois donc … par pathologie).
Et je finis par une précision sur les nouveaux arrêts de travail. La case « deuil enfant de moins de 25 ans » n’est à cocher que si vous prescrivez un arrêt de travail pour pathologie liée au deuil, afin d’éviter la carence des 3 jours. Mais si le parent n’est pas malade, il lui suffit de déclarer à son employeur son absence de 8 ou 15 jours, aucun papier de notre part n’est nécessaire.
Espérant vous avoir été utile,
Je vous souhaite une bonne semaine.