Chers
amis,
- L’actualité cette semaine est encore dominée par les
élections
URPS, et ce sera le cas jusqu’à la mi-octobre. Sur
ces élections, je ne dirai qu’une chose : vous voyez
partout écrit
la date du 12 octobre, mais attention, ce n’est pas la date
du vote, c’est la date limite de réception de vos bulletins.
Ceux-ci arriveront dans vos boîtes aux lettres entre le 1er
et le 05 octobre, je vous encourage à voter immédiatement.
Vous ne pouvez le faire que par courrier ; pas de
procuration possible. Dans le contexte de la Loi Santé, il est
important de voter pour montrer au gouvernement la
détermination des médecins et donner du poids aux syndicats et
Coordinations qui luttent encore et toujours, contre le
tiers-payant généralisé et la perte de notre identité
professionnelle.
- Vous me trouvez alarmiste ? Lisez donc l’interview
de Guillaume Sarkozy, président de la société
d’assurance Malakoff-Médéric. Pour lui, la médecine de demain
se fera avec un IPad (pourquoi un Ipad et pas un fixe ?
Les consultations auront-elles lieu sans cabinet, dans la rue
ou dans un centre commercial ?), à partir duquel le
médecin enverra directement l’ordonnance à la
complémentaire-santé, en même temps que sa demande de paiement
(j’imagine que l’une n’ira pas sans l’autre, ni surtout
l’autre sans l’une …). Le tout dans un contexte de réseau de
santé, avec à la clef une baisse annoncée de 30% des
honoraires. Quelle réjouissante perspective ! Et le
patient, dans tout ça ?
- Les
actions contre la Loi Santé, avec son tiers-payant
généralisé, la perte de l’expertise médicale, la mise en
coupe réglée des médecins libéraux sous la domination des
financeurs, ont repris le week-end dernier avec la marche de
3 jours en Bourgogne. Beaux moments de partages, de
discussions de fête aussi, pour les 300 participants. Les
grands médias ne se sont pas déplacés : trop loin de
Paris. C’est drôle, c’est trop éloigné des villes pour les
médias et les services publics, mais pas pour les médecins, à
qui ceux-là mêmes reprochent de bouder ces jolies campagnes. Le
Figaro a néanmoins repris l’évènement, et bien compris
que les médecins étaient fâchés.
[->http://fmfconstruitlavenir.com/2130-marche-de-chalon-sur-saone-a-chateau-chinon/] en marchant aux
côtés des organisateurs de MST 71 (Ma Santé j’y Tiens).
- La FMF
était également devant
le Sénat dès le lendemain lundi 14, pour
accompagner l’examen de la Loi Santé par nos vénérables
sénateurs. Je vous l’ai dit, le vrai combat aura lieu lors du
retour de la Loi à l’Assemblée Nationale, en fin d’année. Mais
il faut maintenir la pression, car le combat est de longue
haleine. Fermez vos cabinets du 03 au 06 octobre, en
organisant des manifestations et réunions avec vos élus, comme
le feront les bourguignons, les bordelais, les bretons, les
limousins, … Et vous ?
- Ne vous dîtes pas que ça ne sert à rien, que c’est pot de
terre contre pot de fer. Les
médecins ont montré cette semaine qu’ils savaient se
rebeller contre des diktats absurdes. Ils ont
remis Gérard Maudrux à la présidence de la CARMF,
alors que celui-ci est interdit de candidature depuis cet été,
car subitement devenu trop vieux (en âge et en mandature). Ca,
c’est la vraie démocratie : pouvoir élire quelqu’un qui
ne se présente pas, parce qu’on estime qu’il est le plus
compétent à ce poste. Reste à voir comment va réagir le
gouvernement : va-t-il renier la voix des urnes ?
- Entre temps, nous avons eu notre lot de solutions miracles
pour endiguer la désertification médicale et réduire le
déficit de la Sécu. La
Cour
des Comptes propose pour la nième fois de limiter le
conventionnement des médecins dans les zones en
« sur-densité » (au passage, j’aimerais
bien les connaître, ces zones sur-denses !), et, plus
inattendu, d’établir
une liste quantitative de prescriptions par médecin. Que
ferons-nous lorsque nous aurons atteint cette limite, en
septembre par exemple ? Nous soignerons par imposition
des mains ? Comme tous les ans, elle pointe la charge
trop importante des hôpitaux (37% des dépenses), nettement
supérieure à la moyenne européenne (29%). Quant au député
Gérard Bapt, il a trouvé LA solution : repêcher
les étudiants recalés en
médecine pour les envoyer dans les déserts
médicaux. Après les vétérinaires, des mini-médecins
aux études raccourcies, voici les recalés. Pas assez bons pour
fréquenter les grandes facs parisiennes, mais bien assez pour
ces manants des campagnes ou des banlieues difficiles. Quelle
insulte pour tous, patients et médecins !
Je vous souhaite à
tous une très bonne semaine. Et n’oubliez pas de voter
pour les URPS dès réception des bulletins. Il y va de
l’avenir de la médecine libérale : montrons notre
détermination.
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