Tous les ans, la PLFSS (proposition de loi de financement de la Sécurité sociale) déstabilise un peu plus l’organisation des soins de ville que tous les professionnels de santé libéraux s’évertuent à co-construire au travers de leurs conventions mono catégorielles et accords-cadres nationaux.
On voit naître ainsi sur les territoires PAR et POUR les professionnels de santé des communautés professionnelles des territoires de santé (CPTS), des maisons pluri-professionnelles (MSP), des équipes de soins primaires (ESP), des équipes de soins spécialisés (ESS) et on espère bientôt des équipes de soins coordonnés autour du patient ouvertes (ESCAP) qui correspondent le plus à ce qui se passe sur le terrain quelques soient les modes d’exercice.
Alors que tous les professionnels de santé prônent la coordination interprofessionnelle, des politiques forts de leur idéologie façonnée par certains lobbyings et une vision comptable et électoraliste, tentent d’opposer les professions sans même solliciter l’avis de toutes les parties prenantes, celles des médecins en particulier.
Nous refusons cette destruction programmée de la médecine libérale qui débouchera sur une médecine low-cost, en tuyaux d’orgue engendrant une qualité et une efficience des soins moindres.
Nous sommes solidaires avec les ophtalmologues pour la filière visuelle qui sont trahis alors qu’ils obtenaient d’excellents résultats en coopération avec les orthoptistes. Nous sommes solidaires aussi avec toutes les spécialités qui sont touchées par ce dépeçage en règle mandaté par le gouvernement lui-même.
Cela aboutira à la suppression de facto du parcours de soins et du rôle pivot du médecin traitant tant prônés par l’assurance maladie et les ministres de la santé précédents.
Cela ne répond ni à l’attente des professionnels de santé ni à celle des patients qui veulent d’abord un diagnostic médical puis le traitement idoine s’y rapportant.
C’est une démarche à court terme, préélectorale. La santé de chacun est un bien trop important pour laisser cela se faire.