Comme beaucoup de mes confrères, j’ai consacré une partie de mon week-end à vacciner mes patients avec le vaccin Astra-Zeneca, (le Pfizer et le Moderna ne trouveront probablement pas le chemin de mon cabinet trop éloigné des métropoles).
Le gouvernement, à grand renfort de messages au journal télévisé, annonce une accélération de la vaccination.
OUI mais à 10 vaccins par semaine et par médecin ce n’est pas gagné.
Les institutions stigmatisent les médecins généralistes qui n’organisent pas la vaccination dans leurs cabinets.
OUI mais il faut un minimum d’organisation pour faire les choses bien.
Ce n’est pas parce que le vaccin est ENFIN là que les médecins n’ont rien d’autre à faire.
Et quand la dynamique est lancée,
- que j’ai bien compris que les vaccins « commandés » avant le mercredi de la semaine en cours ne seront livrés (s’ils le sont) que le jeudi voire le vendredi de la semaine suivante ;
- que la liste des patients éligibles est prête et que ma secrétaire est dans les starting-blocks pour convoquer les gens ;
- que les créneaux de vaccinations sont en place dans mon agenda,
voilà que j’apprends, par une note de la DGS dans la nuit, que si la semaine dernière je pouvais réserver 3 flacons (à réception fin de semaine), cette semaine point de commande pour moi.
Le gouvernement a fait le choix de ne doter que les pharmacies.
Je peux entendre que cette vaccination nécessite l’effort de chacun, que dans les hautes sphères il y a un adage qui dit que plus il y aura de personnes qui vaccinent, meilleure sera la couverture vaccinale et plus vite on fera la nique à ce put… de virus.
Encore faut-il qu’il y ait des vaccins.
La vaccination dans les pharmacies ne se conçoit que si elle est un appui à la vaccination dans les cabinets médicaux, pas A LA PLACE.
C’est la négation d’un exercice coordonné.
Et le timing n’est pas le bon, actuellement on priorise les vaccinations car nous connaissons nos patients. Le pharmacien proposera à partir de la déclaration du patient.
Un peu de sérieux.
Une fois de plus M. Veran vous faites de la com’.
Et c’est tout le tissu médical qui trinque.
Cette stratégie de délivrance des vaccins met le feu aux poudres, et exacerbe les inimitiés entre médecins et pharmaciens.
C’est contre-productif, et décourageant.
Sortez de votre ministère et venez voir sur le terrain comment ça se passe, dans la vraie vie.