Autour de la vaccination contre la Covid 19

La solution était prête sur étagère (https://www.mesvaccins.net/), elle avait été testée, améliorée, dotée d’une version mobile lors de TSN (Territoire de Santé Numérique) et région Auvergne Rhône-Alpes (AuRA), un module de pharmaco-vigilance venait la compléter en vue de la vaccination pour la Covid 19, il suffisait de l’adopter au lieu d’essayer de réinventer la roue avec SI VAC qui n’est toujours pas prêt (annoncée pour le 4 janvier) et risque d’être carrée ! Le démarrage ultra lent va néanmoins permettre de ne pas accumuler les data à saisir secondairement dans le système !

La solution carnet de vaccinations électronique MesVaccins.net / CVE est portée par SYADEM basée en Aquitaine et a été testée en Auvergne Rhône-Alpes dans le cadre de TSN par l’URPS médecins qui a financé une version mobile dont elle est propriétaire.
Le CVE devait être intégré au DMP après un appel d’offre à marché public (prêt à être publié le 07/12/2019) négocié avec le « monsieur DMP » entendez Yvon MERLIERE et l’accord du Directeur de la CNAMTS d’alors. Étaient prévus :
Un registre vaccinal accessible aux patients et soignants associé à un module de pharmaco-vigilance d’utilisation facilitée pour les soignants (pas de double saisie). Il fait appel à une base vaccinale universelle (bien supérieure à notre base nationale) qui liste l’ensemble des vaccins commercialisés dans le monde même s’ils sont aujourd’hui retirés du marché
Un système expert de rappel des recommandations (qui avec le Covid vont changer fréquemment) et de choix de la meilleure stratégie vaccinale en fonction du profil de santé du patient. Le diagnostic vaccinal pour le patient est exportable (en AuRA sous PDF via le GRADEs).
Le registre devait être intégré au DMP et le système expert externalisé, pouvant être appelé à partir d’une API .

Le CVE (https://www.mesvaccins.net/) est une solution privée mais totalement auto-financée par le coût des licences payées par les médecins et/ou les URPS médecins, pharmaciens, IDE…
Hébergement, authentification et connexion répondent scrupuleusement à la législation.
L’hébergement et les accès sont d’un haut niveau de sécurité avec une authentification forte du professionnel de santé (via le GRADEs ou un OTP) et un serveur HADS.
La solution est accessible en version web via un poste fixe PC ou MAC et/ou une appli mobile pour Smartphone ou tablette sous iOS et Androïd qui permet le scan du code data matrix du vaccin sur l’emballage récupérant instantanément les caractéristiques (nom du vaccin n° de lot…) évitant les erreurs de copie manuelle (évaluées à 20% dans les études) ce qui est capital pour la pharmaco-vigilance
Peuvent s’y connecter les patients et les médecins (ceux qui créent le carnet ont un accès direct les autres via le code de partage communiqué par le patient).
Le patient peut compléter son carnet mais c’est le médecin qui valide les vaccins pratiqués par lui-même ou un confrère sous présentation d’un certificat, carnet papier…
Le patient est rappelé par e-mail pour ses échéances vaccinales.
Il est possible de créer un accès CVE pour chaque EHPAP listant les vaccinateurs selon la liste fournie par l’EHPAD : ils auront accès aux carnets de tous les résidents.
Un module de pharmacovigilance développé pour la vaccination COVID, facilite la déclaration du médecin : il n’a pas à ressaisir ni l’identité du vaccin ni les n° du lot ni la date de la vaccination… Pour mémoire le formulaire de signalement d’un effet indésirable de l’ANSM demande le renseignement de 53 lignes et n’est pas spécifique aux vaccins.

La vaccination vient tout juste de démarrer en EHPAD où les médecins Co ne disposent pas de lecteurs CPS/CV et n’ont pas de poste informatique équipés des logiciels de lecture de carte CPS, comment dans ces conditions se connecter à AMELI PRO ou SI VAC avec une sécurité conforme à la législation ? L’ASIP a certes offert la possibilité de créer une e-CPS sans CPS (à partir du registre ordinal), ce qui est un non sens en matière de sécurité !
Voir la situation pour Contact Covid où les hôpitaux ne pouvaient se connecter à AMELI PRO ou à SI DEP…ou les médecins qui ne pouvaient accéder aux dossiers de leurs patients dont ils étaient le MT lorsque la déclaration n’avait pas mentionné leur n° ADELI !

Rapidement nous allons disposer de plusieurs vaccins, donc de stratégies vaccinales différentes, certains vaccins nécessitant un rappel d’autres pas… Les recommandations vont changer régulièrement et les médecins ne vont pas s’y retrouver sans un système expert également régulièrement mis à jour pour les y aider : souvenez-vous des feuilles papiers surnommées « brésiliennes » de la compagne H1N1 !

Par ailleurs les réactions de la presse sont toujours aussi surprenantes et manquant de réflexion concernant par exemple :


Le passeport vaccinal, appellation « pompeuse » pour ce qui ne serait qu’un « certificat de vaccination », vous verrez qu’il s’imposera dans les faits tôt ou tard en commençant par les compagnies aériennes pour pouvoir voyager. Soit dit en passant le CVE permet l’édition du diagnostic vaccinal du patient en un clic !
La lenteur au démarrage de la vaccination qualifiée de « réfléchie » alors qu’elle apparaît manifestement « contrainte » par une logistique défaillante.
La pseudo éthique de la France (comparée à l’Espagne qui est montrée du doigt) qui n’a pas recours à une base de données des refus vaccinaux ; mais à partir du moment où TOUS les français sont identifiés dans la base de l’assurance maladie et que SI VAC liste les vaccinés on en déduit aisément les non vaccinés ! De la même manière que l’assurance maladie connaît les patients à risque qui refusent la vaccination contre la grippe.
• Je n’ai également entendu aucun chroniqueur s’enquérir des questions de sécurité quant à l’accès à la base SI VAC : s’agissant de données de santé nominatives la législation exige une authentification « forte » du professionnel de santé qui s’y connecte, c’est-à-dire le recours à une CPS ou un système équivalent comme une e-CPS à condition qu’elle ait été créée par un professionnel disposant effectivement d’une CPS et sur un poste informatique en capacité de la lire ! On assiste en effet par facilité à la mise en place d’une sécurisation dégradée alors que les professionnels sont astreints depuis des années à l’usage de la CPS pour les accès au DMP ou à AMELI PRO !

Dr Marcel GARRIGOU-GRANDCHAMP, Lyon 3è, CELLULE JURIDIQUE FMF