La France n’est pas l’Allemagne, ses habitants non plus.
Les « covidromes » ont bien souvent été en région une organisation voulue par les médecins du territoire. La stratégie nationale prévue par le ministère était encore plus hospitalocentrée que ce que nous avons pu décliner en région et ces initiatives, rapidement montées, l’ont été grâce à une implication sans failles des médecins et IDEL locaux .
Je trouve, au contraire, que nous avons fait preuve d’une très grande réactivité : fermeture ( quasi-suicidaire ) des cabinets, des blocs (chirurgiens et anesthésistes sont à -90% d’activité), volontariat déclaré non pris en compte par un EPRUS fantomatique, développement expres de la téléconsultation, système D au top pour trouver masques, EPI, visières, etc …
Ceux qui ont préféré rester dans leurs cabinets se sont remarquablement adaptés, séparant les files de patients, passant en rendez-vous, développant le contact avec leurs patients fragiles, modifiant pratiques et organisation dans un souci constant d’efficacité et de protection des patients. Tout cela a été fait et bien fait. Alors bien sûr on en parle moins que des prouesses des réanimateurs sacerdotaux de l’APHP. Bien sûr la vague, en dehors d’Ile-de-France et Grand Est, n’a pas submergé toutes les régions, mais nous, libéraux, avons répondu présents, nous avons quasi sacrifié notre outil de travail pour nous tenir prêts à répondre à une sollicitation qui n’est jamais venue .
Nous n’avons pas démérité. Nous avons fait le job, malgré l’hôpital qui a voulu faire aussi du premier recours en suivant les patients à domicile, malgré le 15 qui continue d’ignorer la médecine de ville, malgré l’hôpital qui maintenant veut freiner le redémarrage des activités en établissements privés, malgré les ARS et la CNAM qui nous font signer les certificats de décès et remplir des feuilles Excel d’activité des centres Covid.
Nous ne sommes pas responsables de la pénurie de masques, de la cacophonie de communication sur les EPI, les tests, de la disparition des respirateurs, des lits de réanimation, des noeuds que se fait cette administration pour tenter de justifier son existence et masquer ses échecs.
Nous, nous avons assuré .
Et cet effort de guerre, nous le payons tres cher. A ce jour 80% des médecins décédés sont des libéraux .