La France révolutionnaire, avant-gardiste, pays des Lumières, est devenu l’opposé de ce vers quoi elle espère toujours.
Nos dirigeants sont pris de frénésie reformiste et procédurière. Perdus devant l’immensité du désastre qu’ils ont accompli depuis trente ans, nos politiques essaient de recoller les morceaux d’un vase brisé dont ils n’ont pas même gardé les morceaux. Quand sera venu le temps des gilets jaunes de la santé, ce ne seront pas les médecins libéraux qui seront dans la rue, mais les patients frustrés.
Nos sages ont donc imaginé une nouvelle cause au desespoir médical : ces salauds de remplaçants qui profitent du système pour s’enrichir sans s’installer ! Sus aux remplaçants, donc, au pilori les remplaçants ! ha non, en France on a mieux que le pilori, on a le texte de loi. Car le Politique, prompt à dénoncer la multiplicité des règlements, contraintes, normes innombrables devant une caméra, le Politique donc, sitôt rentré dans sa niche naturelle (le Parlement), le Politique retrouve sa tendance naturelle qui laissera son nom dans l’histoire, celle avec un petit ’h’, créer un texte de loi, une contrainte, une norme.
Car en France il faut que l’on transforme les idées en carcan (CPTS, assistants, ROSP), que l’on transforme les systèmes qui aident le praticien qui veut prendre des vacances ou souffler un peu après un dur labeur, les remplaçants, en une absurdité qui va conduire à une moindre disponibilité des remplaçants pour gagner quelques installations (en Suisse ? pays doux aux médecins français en exil )
Depuis trente ans, nos Politiques abiment ce magnifique outil qu’est la médecine libérale, qui n’est plus la meilleure du monde, qui voit ses troupes disparaitre alors que le nombre de médecins en France ne baisse pas. Il serait peut-être temps de se poser les bonnes questions, et de réfléchir sereinement messieurs les politiques.