Chers amis,
Nous revoilà ensemble pour une nouvelle saison de Points Hebdo, après un été marqué par ce qui n’a pas eu lieu ou n’aurait pas dû avoir lieu.
En point principal, le décret sur l’exercice des Infirmiers de Pratique Avancée (IPA) hors tout contrôle médical n’est toujours pas paru. Il faut dire qu’il a du plomb dans l’aile ! Après l’hostilité des médecins qui ont défilé à plusieurs reprises en 2023, emmenés par les Collectifs et les syndicats, qualifiés évidemment de corporatistes, après l’avis négatif du Conseil de l’Ordre des Médecins lui aussi accusé de partialité, c’est la HAS qui a édité un avis défavorable le 30/07/2024, ce qui prend évidemment beaucoup plus de valeur même si ses arguments sont exactement les mêmes que les nôtres : comment imaginer instaurer des traitements sans diagnostic médical préalable ? Serait-ce enfin le début d’une reconnaissance de notre expertise ?
Ensuite une étude française mais parue dans revue américaine, rapportée par notre ami Frédéric Villeneuve, est venue conforter ce que nous dénonçons depuis longtemps : l’inutilité du dispositif PRADO Insuffisance cardiaque mis en place par l’Assurance-Maladie à grands renforts de protocoles et de fonds dédiés à des « coordinateurs » chargés de nous montrer comment prendre en charge ces patients après hospitalisation. Las, aucun bénéfice pour lesdits patients, que ce soit en termes de mortalité, d’aggravation, ou de réhospitalisations. Ce dispositif, qui n’aurait donc jamais dû être généralisé va-t-il s’arrêter ? Rien n’est moins sûr avec la CNAM.
Un évènement qui n’aurait jamais dû avoir lieu non plus, mais autrement plus grave, s’est pourtant produit : une consoeur de Marseille s’est fait passer à tabac par de jeunes patientes à qui elle avait refusé une ordonnance de complaisance pour une tierce personne absente et inconnue. Il s’agit là hélas d’actes de violences de plus-en-plus fréquents sur lequel l’ensemble des syndicats se sont unis pour demander l’application des peines existantes mais rarement mises en place comme le souligne la FMF. Certes, la violence est de plus en plus présente dans notre société française, mais comment s’étonner du manque de respect des patients lorsque notre Ministre Valletoux n’a de cesse que de fustiger les médecins libéraux, que la Caisse érige en victoires ses actions de Mise Sous Objectifs (MSO) ou Sous Accord Préalable (MSAP), que nos confrères hospitaliers clament que les médecins libéraux n’ont d’intérêt que pour leurs revenus et n’assurent pas de service à la population (voir les déclarations récentes des Graaaands Prs de l’AP-HP Milleron et Grimaldi) ?
Puisqu’on parle de Santé Publique, vous savez sans doute qu’une épidémie de coqueluche sévit depuis le début de l’année, et nous sommes invités à nous revacciner si notre précédente injection date de plus de 5 ans (du moins si nous sommes en contact régulier avec des nourrissons). Même si le calendrier officiel de vaccination 2024 nous indique que le vaccin tétravalent doit être utilisé à 25 ans mais pas à 45 et 65 ans pour éviter des réactions secondaires liées à la valence coqueluche, la HAS nous dit au contraire de vacciner avec la valence coqueluche à tout rappel. Et n’oublions pas de vacciner les femmes enceintes entre 20 et 36 SA. De façon générale, si vous vous posez des questions sur les recommandations, vaccinales ou autres, je vous invite à consulter le site très bien fait mis en place par le Collège de Médecine Générale : EBM-France.
Ce même Collège de Médecine Générale s’est aussi emparé du problème des trop nombreux certificats demandés aux médecins, qui embolisent notre activité. L’action s’appelle « Septembre Violet » et vise à interpeller les différents pouvoirs publics, associations culturelles et sportives, assureurs sans scrupules, bref tous ceux qui abusent de notre empathie pour demander tout et n’importe quoi aux médecins, de préférence traitants. Allez sur le site « certificats absurdes » et commandez votre tampon.
Je terminerai par un fait qui n’aurait pas dû avoir lieu non plus : les impôts ont exigé depuis des années que nous choisissions entre déduire de notre déclaration les frais dits « du groupe 3 » ou adhérer à une Association de Gestion Agréée. Sachant que dans le même temps ne pas adhérer à une AGA entrainait un surplus de nos revenus déclarés (+25%, descendus à +10% récemment). Eh bien La Cour Européenne des Droits de l’Homme a déclaré illicite cette sur-imposition, et vous avez jusqu’au 31/12/2024 pour demander le remboursement de vos impôts indus pour 2021 et 2022. De même si vous avez gardé votre AGA vous pouvez faire des déclarations rectificatives pour y intégrer les frais du groupe 3, qui diminuent de façon non négligeable votre assiette d’imposition. Pour tout savoir, lisez l’article de notre indispensable Richard Talbot.
Voilà. J’espère que vos vacances ont bien eu lieu elles, et que vous êtes revenus pleins d’énergie pour cette rentrée 2024.
A bientôt !