Restaurer la confiance

Après l’extorsion de fonds sur leur retraite,
Après les accords chirurgicaux du 24 Août 2004 toujours pas appliqués,
Après la suppression dans la convention 2005 du forfait médecin référent et son remplacement par un forfait médecin traitant plus de 4 fois moins important, Après les atermoiements sur l’application du C à 23 signé en 2007 et appliqué en 2011, les médecins ont besoin d’être rassurés sur la valeur des signatures conventionnelles et sur la valeur de la parole de l’État.
La FMF, qui a enregistré les paroles rassurantes sur le secteur 2, est prête à s’engager dans la discussion sur les dépassements pourvu que le gouvernement prenne les dispositions nécessaires pour revaloriser le secteur 1.
La FMF a entendu la nécessité pour le gouvernement d’afficher des mesures concernant l’accès aux soins et les dépassements dès le mois de septembre, fait des propositions d’application immédiate permettant au gouvernement de rassurer les patients et aux partenaires de se donner le temps nécessaire pour trouver une solution pérenne revalorisant le secteur 1 de telle façon que le secteur 2 et les compléments d’honoraires soient moins attractifs.
La première proposition serait en échange d’un engagement sur les tarifs opposables dans 30% des actes qui inclurait les CMU, les AME les 8% de non mutualistes et les actes d’urgence. La CNAMTS appliquerait sur cette partie d’honoraire opposable des charges sociales de secteur 1 et instaurerait un coefficient multiplicateur d’urgence.
Ceci permettrait d’afficher dès le premier PLFSS un accord sur l’accès aux soins et un reste à charge nul pour le patient.
La FMF a entendu que le gouvernement ne pratiquerait pas la coercition et rappelle son exigence de modifier les études pour que l’étudiant fasse un an en situation de responsabilité en libéral au cours de son cursus.
En ce qui concerne les zones démographiquement faibles, la solution Corse qui a fait ses preuves d’efficacité devrait être généralisée : doublement du salaire, logement et transport pris en charge et regroupement des cours.
Ces mesures porteraient leurs fruits dans 4 ans au plus tard, contrairement à une augmentation du numerus clausus qui n’a aucun sens si on n’augmente pas les capacités d’enseignement et surtout si on ne revalorise pas l’exercice libéral.
Restaurer la confiance et rendre son attractivité au secteur 1 attractif, c’est possible même en ces périodes de crise en créant un forfait structure contre l’embauche de secrétaire d’accueil en garantissant coordination des soins avec une informatique communicante et une continuité des soins.
Ce forfait serait à moitié financé par les charges sociales qu’il produirait et le reste serait financé par une modification du financement des urgences et une éducation du patient au bon usage des urgences hospitalières.
Si ce gouvernement avait l’audace et le courage qui a singulièrement manqué au précédent, il réformerait la médecine du travail en rendant au médecin du travail son véritable rôle qui est de faire la visite d’aptitude d’embauche et de reprise ainsi que d’aller vérifier les conditions d’exercice du salarié au sein de l’entreprise.
Parallèlement, il demanderait aux 25 millions de salariés que comptent encore notre pays, d’aller consulter tous les 2 ans leurs médecins traitants pour un examen complet où ils vérifieraient que les actes de préventions (vaccins , frottis etc..) ont bien été réalisés.
Cela donnerait du sens au médecin traitant, ne ferait perdre aucun droit au salarié tout en permettant de financer la moitié d’un forfait médecin traitant généralisé.
La FMF est pour une simplification de la rémunération et si elle considère que le paiement à l’acte qui protège le patient doit rester le socle de la rémunération, elle considère aussi que la multiplication des forfaits sera délétère.
Elle soutient un forfait structure garantissant l’accueil et soulageant le médecin de la paperasserie (forfait « à la Belge », créateur immédiat d’emplois) et un forfait médecin traitant, rémunérant la nécessaire coordination des soins.
La FMF a été sensible au discours ministériel de Nice concernant la médecine de premier recours et à la nécessaire revalorisation de la médecine générale.
Même si la FMF ne participera pas activement au laboratoire de l’Egalité qui fleure bon la phraséologie du temps de l’être suprême, la FMF a apprécié que la ministre souligne que la féminisation de la profession soit sans doute une chance pour celle-ci.
Mais contrairement à certain syndicats, la FMF considère que la médecine de proximité n’est pas la seule médecine générale et que négliger la revalorisation des spécialités cliniques de secteur 1 serait une grave erreur, de même nature que les mesures qui menacent la biologie et la radiologie de proximité, car sans la réactivité de correspondants libéraux, la médecine générale ne peut remplir totalement son rôle et sera voué à une extinction inexorable.
La FMF entend peser pleinement sur les négociations qui s’ouvrent et réunira ses cadres à Paris les 31 Août et le 1er septembre pour un séminaire de travail .
Jean-Paul HAMON
Président de la FMF
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