« Nous n’aurons pas les Jeux Olympiques en 2012…

« Nous n’aurons pas les Jeux Olympiques en 2012 mais nous aurons le DMP en 2007 » disait Xavier Bertrand en 2005.

En 2018 Agnes Buzyn reprend le flambeau et nous promet quarante millions de DMP pour 2022

Le DMP est donc relancé une nouvelle fois 14 ans après son lancement.

Le gouvernement pourra afficher triomphalement les millions de DMP ouverts.

Pour la FMF, le triomphe est cependant prématuré car les problèmes évoqués dès 2004 ne sont toujours pas résolus :

  • Côté sécurité du patient, les logiciels utilisés par les médecins sont loin de pouvoir tous alimenter ergonomiquement le DMP ; et la mise à disposition du volet de synthèse sur le DMP (résumé de dossier du patient) est loin d’être facile.
  • Côté économies et redondance, l’indexation des examens, qui pourrait permettre d’éviter la redondance, est loin d’être opérationnelle. Le DMP n’est actuellement qu’un empilement de résultats. Les obstacles sont nombreux et l’absence de rémunération du volet de synthèse n’est pas le moindre.

Il faut être bien éloigné de la pratique des médecins pour imaginer que le volet de synthèse puisse se faire automatiquement. Et il est curieux d’observer la déconnexion de la réalité de ceux qui prétendent rendre du temps médical aux médecins en leur imposant du temps informatique sans imaginer la moindre rémunération.

Trois points sont fondamentaux pour la FMF :

  1. La CNAM est capable de sécuriser la consultation du DMP comme elle sécurise l’historique des remboursements qui n’est consultable qu’avec la carte vitale du patient et la carte du professionnel de santé dans le même lecteur. Elle ne doit pas lever cette sécurité garantie de confidentialité.
  2. La CNAM doit mettre gratuitement à disposition des médecins les mises à jour logicielles permettant d’alimenter et de consulter facilement le DMP.
  3. La CNAM enfin doit rémunérer la réalisation du volet de synthèse par le médecin generaliste

C’est à la mise en place de ces trois points qu’on saura si le gouvernement a la réelle volonté d’aboutir ou s’il se contente d’effets d’annonce

Dr Jean-Paul HAMON

Président de la FMF