Ce n’est pas un putsch de généralistes

Après l’assemblée générale houleuse de la FMF à la mi-avril qui a vu l’élection du Dr Jean-Paul Hamon à la tête du syndicat, le nouveau président fait le point sur la situation pour Le Généraliste. Il présente les propositions qu’il entend défendre lors des négociations conventionnelles. Tandis que le président historique, le Dr Régi, conteste son éviction.

Où en est la situation à la FMF depuis le « putsch » du 16 avril ?

On parle de putsch quand une poignée de généraux prennent le pouvoir sans avoir de voix derrière eux… Nous, nous avons agi de façon totalement démocratique. D’ailleurs, je n’étais a priori pas candidat  ; et je compte bien rester généraliste à plein-temps, grâce à un fonctionnement collégial du syndicat. De plus, il ne s’agit en aucune façon d’un putsch de généralistes contre les spécialistes, mais bien de la révolte des adhérents de base qui en avaient assez de voir fonctionner leur syndicat de façon paternaliste et totalement anti-démocratique. La FMF a toujours été et reste donc un syndicat polycatégoriel. Cette assemblée générale devait entériner nos statuts, mettre au point le le mode de fonctionnement de la FMF sur le principe un adhérent-une voix. Nous devions aussi nous mettre d’accord sur le programme conventionnel. Cela fait un an qu’on tergiverse, on a perdu les élections aux URPS, et Jean-Paul Régi ne voulait pas bouger.

Aujourd’hui, contrôlez-vous la FMF ?

Le Dr Régi menace de faire un référé. Mais à ce jour, il n’a fait aucun recours et il continue de faire comme si de rien n’était. En ce qui nous concerne, une lettre recommandée est partie vers le ministère et vers le directeur de l’Uncam pour leur expliquer que la FMF a changé. Même chose pour le personnel de la FMF que nous allons par ailleurs rencontrer. Si le Dr Régi continue à utiliser le sigle de la FMF et à signer des documents en tant que président du syndicat, nous menerons des actions juridiques.

La situation reste pourtant confuse, Jean-Claude Régi affirme qu’il a levé la séance…

Non Jean-Claude Régi n’a pas levé la séance. Sous le coup de l’émotion, il s’est levé, et est parti. A partir de ce moment, l’huissier l’a accompagné à la sortie de la salle et a pris sa déclaration. Nous sommes ensuite revenus dans la salle avec l’huissier, qui a constaté que le Dr Régi n’avait pas clôturé la séance, et nous avons continué l’assemblée générale.

 ?Quelle sera votre ligne lors des réunions conventionnelles ?

Défendre la médecine libérale ! Je pense que c’est elle qui rend le plus service au patient et qui coûte le moins cher. Le système de santé marche sur la tête. Mon objectif c’est de définir l’accès à l’hôpital et que cet accès ne se fasse -sauf urgence bien sûr- qu’à travers un avis, soit du médecin traitant, soit du spécialiste libéral. On voit très bien que si on fait ça, on commence à mettre en place cette fongibilité des enveloppes dont on parle depuis des lustres. A ce moment, les professionnels de santé libéraux auront les moyens d’embaucher les salariés qui jusqu’ici n’étaient employés que par l’hôpital.

Vous dénoncez également le harcèlement administratif des caisses…

On voit bien ce qui est en train de se passer avec les Capis. Ca va être quoi ? Un forfait à la petite semaine, avec un contrôle et un pinaillage incessant pour savoir si le patient a bien eu son hémoglobine glyquée, son fonds d’ ?il… sans compter la surcharge de travail administratif. Cela suffit. Nous demandons aussi la suppression de l’ordonnancier bizone. Cette mesure générerait au moins 500 millions d’euros d’économies, à partir du moment où toutes les ordonnances hospitalières seraient automatiquement basculées, soit vers les pathologies à 100%, soit vers les mutuelles. Ce qui aurait aussi le mérite, et non des moindres, de supprimer un outil de harcèlement pour les médecins généralistes. Et à propos des mutuelles nous voulons absolument qu’elles contribuent à la revalorisation du métier. Si l’Unocam veut participer aux négociations conventionnelles, il va falloir qu’elle mette des sous sur la table.

Propos recueillis par François Petty et Jean Paillard

Voir http ://www.legeneraliste.fr/